Canicules, smog, pics de chaleur urbaine… L’été s’annonce intense. Mais pour les gestionnaires d’immeubles commerciaux, voici une bonne nouvelle : la technologie est (enfin) de notre côté. En tant qu’experte en développement durable, je le constate tous les jours sur le terrain : la résilience climatique n’est plus un concept futuriste, c’est un levier de performance ici et maintenant. Et c’est la transformation numérique qui en est le catalyseur.
Résilience, c’est-à-dire adaptation en temps réel
On me demande souvent ce que signifie réellement l’expression « résilience climatique » pour un bâtiment. Très simple : la résilience climatique, c’est la capacité d’un bâtiment à s’adapter et à résister aux impacts des changements climatiques, tels que les vagues de chaleur, les tempêtes et les inondations.
Cela implique évidemment une conception robuste, mais aussi une gestion et une exploitation efficaces pour anticiper les conditions climatiques extrêmes et y répondre ! Bref, un bâtiment peut être parfaitement conçu, mais s’il est mal exploité, il sera vulnérable. C’est là que le numérique peut donner un gros coup de pouce.
Grâce aux nouvelles plateformes intelligentes, il est possible de détecter les failles, d’anticiper les risques climatiques et d’ajuster ses opérations à la volée. Plus question de subir les conditions extrêmes : il s’agit maintenant de gérer les systèmes du bâtiment (CVAC, isolation, etc.) comme un chef d’orchestre ajuste ses instruments à l’ambiance de la salle.
Cartographier les vulnérabilités pour mieux investir
Des outils puissants ont été développés : ils croisent les données géolocalisées du climat avec les spécificités de chaque bâtiment, par exemple le type de construction, l’année de construction, les audits énergétiques et l’historique de performance.
Prenons deux actifs : un immeuble des années 1980 au centre-ville de Montréal et un complexe récent en banlieue. Même vague de chaleur, deux réalités différentes. Grâce aux plateformes intelligentes, il est possible d’identifier les risques propres à chaque site et surtout, de savoir où concentrer les investissements pour renforcer leur résilience.
Le numérique ne remplace pas le savoir-faire, il le décuple. C’est ce que j’appelle une gestion immobilière augmentée.
Claudia Berger, Directrice développement durable
Du diagnostic au plan d’action
Ce qui m’enthousiasme le plus ? C’est qu’on est passé de la donnée brute à l’intelligence opérationnelle. Les plateformes permettent maintenant de cibler des mesures concrètes, avec des analyses coûts-bénéfices claires : renforcement de l’enveloppe thermique, ajout de génératrices, végétalisation, optimisation des systèmes mécaniques, etc.
Autrement dit, on sort du flou. On chiffre, on priorise, on planifie. Et pour les gestionnaires d’actifs, cela change tout. On ne parle plus de « bonnes idées », mais de décisions mesurées, alignées avec les objectifs de rentabilité et de continuité des opérations.
La technologie au service de l’humain
Et malgré tous ces outils, je reste convaincue d’une chose : ce sont encore les humains qui prennent les meilleures décisions. Les algorithmes nous guident, mais c’est l’expertise terrain qui donne du sens aux données.
Vers une gestion « augmentée » des bâtiments
Le numérique ne remplace pas le savoir-faire, il le décuple. C’est ce que j’appelle une gestion immobilière augmentée. Pour moi, c’est clair : face à la montée des aléas climatiques, intégrer la résilience dans vos opérations n’est pas une option. C’est une garantie de continuité, de performance et d’impact environnemental mesurable.